Agir
en collectif

Pourquoi agir en collectif ?

Le numérique entraîne des répercussions qui vont bien au-delà de l’environnement, il a redéfini et transforme encore notre quotidien, nos interactions, notre société…  S’inscrire dans une démarche de numérique responsable, c’est choisir un avenir durable, où l’innovation rime avec éthique et impact positif sur l’environnement.

En reprenant le contrôle sur nos modes de consommation, nos usages et en repensant nos habitudes finalement assez récentes, nous limitons aussi l’impact du numérique sur notre rythme de vie, nos relations sociales ou encore notre vie privée.

Ce site web vous propose un ensemble de bonnes pratiques à mettre en œuvre à l’échelle personnelle, que ce soit à la maison ou dans un contexte professionnel. Elles sont classées pour que chacun puisse partir de ses usages actuels : Je débute, J’ai les bases, Je maîtrise.  Elles peuvent être appliquées individuellement (ex : éviter le recours systématique à l’IA générative) ou dans un cadre collectif (ex : sensibiliser son organisation à la sobriété numérique).

Cependant, nos habitudes numériques sont en général profondément ancrées dans des normes sociales ou institutionnelles, auxquelles il n’est pas toujours facile de déroger. Nos leviers d’action individuels peuvent ainsi sembler à première vue dérisoires. Nos modes de vie sont de fait, de plus en plus liés à nos smartphones, PC et tous objets connectés… Par exemple dès la 6ème, les collégiens reçoivent leurs devoirs et les messages des enseignants via des plateformes comme les ENT ou Pronote. Ils se familiarisent ainsi très tôt, avec une utilisation régulière du numérique dans leur quotidien. Or, ces nouveaux usages peuvent engendrer une injonction paradoxale qui conduisent les élèves à utiliser parfois, des plateformes scolaires tard le soir, alors qu’on leur demande en même temps à la maison de limiter leur temps d’écran. 

Cette situation démontre que les bonnes pratiques seront d’autant plus efficaces si elles sont accompagnées de changements coordonnés à l’échelle collective et au niveau des organisations.

Agir à l’échelle du collectif vise donc à faire évoluer les pratiques existantes et d’infléchir les nouvelles normes pour installer des usages plus responsables et respectueux des enjeux environnementaux et sociaux. En parallèle, cela ouvre la voie à de nouveaux modes de vie mieux alignés avec notre humanité,  notre environnement tout en étant désirables, et qui pourraient progressivement s’imposer dans notre quotidien. 

Comment impulser une démarche collective ?

Pour inspiration,  voici quelques actions collectives possibles

En tant que citoyens, salariés ou membres d’associations, nous pouvons participer à l’élaboration et à l’expérimentation de nouvelles façons d’utiliser le numérique en intervenant directement dans nos communautés (familles, amis, collègues) et en impulsant des choix ou des décisions qui favorisent une plus grande sobriété numérique.

1 – Lancer des initiatives pour diffuser les connaissances : 

  • S’impliquer dans la création ou la gestion de programmes d’éducation populaire.
  • Contribuer à la gestion d’une université populaire.
  • Participer à des actions de sensibilisation, ou tout simplement communiquer vos bonnes pratiques à vos enfants, vos amis, vos collègues lorsque cela est opportun.

2 – Encourager et développer des actions pour transformer nos habitudes numériques  :

  • Sortir du modèle « acheter/jeter » pour celui du :  « acquérir/réparer/donner » ! Par exemple, en rejoignant ou en créant un « Repair café » (en mode associatif) ou des ateliers de réparation pour PC et smartphones (comme le reparathon
  • Évoluer d’une utilisation individuelle des équipements vers un partage collectif des équipements. Il peut être facile de mettre en place un système de prêt d’équipements numériques comme une imprimante, un ordinateur (…)  à l’échelle d’un immeuble, d’un quartier, ou d’un groupe d’habitants. Pour initier la démarche, vous pouvez vous aider d’une messagerie instantanée ou d’un système où chaque habitant affiche sur sa boite aux lettres les équipements qu’il peut prêter.

3 – Faire des propositions à vos députés ou élus, par l’intermédiaire d‘associations,  pour transformer les règles de vie commune, pour cela vous pouvez : 

  • Rejoindre des associations telles que « Halte à l’Obsolescence Programmée » ou « Lève les yeux ».
  • Collaborer avec l’association de parents d’élèves pour limiter la présence des écrans à l’école maternelle ou établir des règles strictes pour l’usage des outils numériques à l’école.
  • Organiser ou soutenir des conférences et des ateliers de sensibilisation pour les parents et les élèves (collégiens, lycéens).
  • Créer ou rejoindre un collectif local visant à accroître les services disponibles pour les personnes sans accès à internet ou sans smartphone.
  • Participer aux assemblées publiques pour discuter des enjeux environnementaux et contribuer à l’élaboration de stratégies de numérique responsable, notamment auprès des conseils des collectivités territoriales.

4 – Encourager et privilégier des actions ou activités qui restaurent les liens sociaux et qui réduisent ainsi l’usage des écrans :

Par exemple, organiser des rencontres ou des soirées jeux de société dans votre quartier, immeuble ou village…

Références bibliographiques

  • Salvador Juan – Sociologie des genres de vie, morphologie culturelle et dynamique des positions sociales (PUF, 1991); 
  • Michelle Dobré et Salvador Juan – Consommer autrement. La réforme écologique des modes de vie ( L’Harmattan, 2009);
  • Fabrice Flipo – L’Impératif de la sobriété numérique. L’enjeu des modes de vie ( 2020)
  • Fabrice Flipo, La numérisation du monde, un désastre écologique (Montreuil: L’Echappée, 2021)
  • Nicolas Curien, Economie des réseaux (Paris: La Découverte, 2000)